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Bonjour,
Je suis en cour de faire le kafala a Rabat et beaucoup des enfants a l’orphelinat ont été abandonnés.Et je suis intéressé de savoir s’il y a des discussions ou des infos sur ce sujet (surtout pour les futurs parents).
merci,
Bettinabonsoir,
Je comprends pas ta question ?
Tous les enfants des orphelinats sont des enfants abandonnés..
Quel est ta demande exactement ?
enfants abandonnés versus enfants orphelins ?
Je pense que la grande majorité des enfants des orphelinats sont abandonnés par leur mère. C’est le phénomène des jeunes “mères seules” qui ronge le Maroc et qui alimentent les orphelinats.
D’où l histoire du jugement d’abandon et des délais de 3 mois pour éviter que la maman biologique change d’avis.Il y a bien-sur des orphelins de père et de mère.
je connais pas la proportion des différentes situations.
Tous les cas que j’ai rencontré sur l’orphelinat de rabat étaient des enfant issus de jeunes mamans.
Sur Rabat, on a même le nom et prénom de la mère sur l’extrait d’acte de naissance et pas du père……..le père se barre en général bien avant !
petit vidéo sur le phénomène
http://www.rtl.be/videos/video/96056.aspx
On a même assisté a des arrivées de bébés dans des états épouvantables, accompagnés des pompiers marocains…Bonjour,
Merci pour ta reponse.
Je voulais savoir si je pourrais trouver des discussions sur le sujet des enfants qui sont abandonner (pas de trace de parents de naissance).merci,
BettinaMerci, c’est interessant le lien que vous m’avais envoyer.
Je comprend qu’il y a un probleme de femme celibataire qui ne peuvent pas garder leurs enfants a cause de raison de religion, etc.
Je voulais savoir comment (ou quel approche) pour expliquer a un enfant que leur parents ne pouvais pas les garder? Ca me parais assez difficile pour un enfant de comprendreConnaissez-vous ou est-ce que je pourrais voire des discussions sur ce sujet?
merci bcp!
BettinaBonjour Bettina
L’annonce à l’enfant de son adoption, mais aussi de son abandon, est une étape très importante qui est discutée durant l’agrément. C’est une question diffificile, pour laquelle les assistantes sociales et les psychologues de la DASS ont une formation. Est ce que tu as passé un agrément?
Sinon si jamais tu es célibataire tu peux t’inscrire sur le forum adoptionenSOLO sur yahoo, ce sujet revient assez souvent, notamment aussi pour les mamans célibataires adoptantes.
Si jamais tu es mariée (et célibataire aussi bien sur), tu peux te rapprocher de l’association EFA – Enfance et familles d’adoption, qui est représentée dans tous les départements et publie la revue “Accueil” qui discute souvent de ces thèmes.
Enfin tu trouveras aussi toute une série de livres consacrés à l’adoption d’un enfant, où le thème de l’abandon est discuté. Oui nos enfants devront se construire avec l’idée que leur première maman a dû les abandonner, sans doute contrainte par la société, l’homme qui l’a abandonnée enceinte etc. Mais il y a aussi le versant positif: la rencontre entre le petit enfant qui attendait sa maman et toi, sa maman qui attendait de rencontrer son enfant, qui lui permettra de se sentir “choisi”, “élu” par toi, aimé et choyé dans sa nouvelle famille adoptante.
Amicalement
violette
Merci bcp pour votre reponse et votre bonne conseilles.
Comme vous avez dit, l’enfamt est choisit par nous les parents d’adoptions et c’est a nous a expliquer a l’enfant pourquoi les causes de leur situations dans une point de vue positive et honnete.Cordialement,
BettinaBonsoir,
généralement, ce sont les enfants qui viennent doucement à la discussion, quand on leur parle de l’adoption de manière naturelle depuis le début comme d’une magnifique histoire d’amour, de rencontre réciproque et d’attente. Ils finissent par aborder l’abandon. Et c’est une discussion qui s’instaure pour de nombreuses années, car à chaque âge correspond des questions et un niveau de compréhension.
Mon fils est né à Rabat à la maternité, prématuré et transféré à l’Hôpital pour enfants alors qu’il avait quelques heures. Il y est resté 3 mois, et sa mère biologique a “disparue”. Il a ensuite été confié à l’orphelinat Lalla Meryem. J’avais ces éléments dans son dossier médical de l’hopital fourni par l’orphelinat. Sur sa première maman, nous n’avons qu’un prénom (surement faux) et la mention : mère célibataire, 29 ans.
Je l’ai adopté à 3 ans et demi, et c’est seulement après deux mois avec mois qu’il a commencé à poser des questions ! Je m’y étais préparé mais pas si vite… En fait, un soir au coucher, il m’a demandé pourquoi, je n’étais pas là “avant” ! Ça m’a fait mal au coeur. mais surtout je me suis rendue compte qu’il n’avait aucune idée de ses origines, d’où il venait, de ce qu’était une mère, de la naissance des enfants, etc…
J’ai donc commencé par lui rappeler notre rencontre qui était récente, pourquoi j’étais venue à l’orphelinat pour l’adopter et qu’avant cela, nous ne nous connaissions pas. Et là, j’ai passé une demie-heure à lui raconter qu’une première maman l’avait porté dans son ventre, qu’il était né à la maternité où l’on s’occupe des bébés et de leurs mamans, et que parce que sa maman ne pouvait pas le garder avec elle, elle l’avait confié aux infirmières et aux médecins qui peuvent s’occuper des bébés touts petits, et qu’ensuite quand il avait été assez grand et soigné, l’hopital l’avait confié à l’orphelinat (qu’il appeleait à l’époque “fi dar”, à la maison) où il y avait des “gentilles” dames qui s’occupaient des bébés dont les mamans ne pouvaient pas s’occuper. C’est à ce moment-là que je lui ai expliqué que parfois, les mamans qui portent les bébés dans leur ventre ne peuvent pas les garder avec elles parce qu’elles sont trop pauvres, ou n’ont pas de quoi lui donné à manger, le soigner, lui donner une maison chaude, des vêtements, etc… et que donc elles le confient à d’autres personnes pour que l’on s’occupe bien de lui, en attendant qu’une autre maman (je suis célibataire) le rencontre et en fasse son fils pour la vie. C’est ce que j’ai appelé “l’histoire d’Akram”. Et dès le second soir, il m’a demandé de lui raconter encore l’histoire d’Akram, puis n’en a plus parlé pendant quelques mois. Mais depuis deux ans, le sujet revient régulièrement, au fur et à mesure des occasions de la vie quotidienne (naissances dans l’entourage, lecture de livres et films, reportages à la télé, etc…) et de ses propres apprentissages (la conception des enfants, la notion de pauvreté, la filiation et l’inscription généalogique, le rôle d’une mère…). Il a ainsi voulu savoir à nouveau pourquoi elle ne l’a pas gardé, si elle avait eu mal en accouchant, comment elle s’appelait, puis qui était son père biologique, comment il était quand il est né, … Elle est là quelque part dans son histoire, et je m’attache toujours à lui montrer la chaine d’attention qui l’ont conduit jusqu’à moi, qu’il y a toujours eu des personnes qui ont pris soin de lui, et surtout que moi, j’étais sa maman pour la vie. je fais toujours la distinction entre sa “première maman qui l’a porté dans son ventre” et moi, “sa maman pour la vie”, tout comme je lui rappelle souvent le fait que je l’aimerais à jamais, de manière inconditionnelle, quoi qu’il fasse (même si, s’il fait de grosses bêtises, je serais très fâchée, ce qui est normal puisque je suis sa maman).
Il y a un très bon bouquin qui m’a beaucoup aidé à comprendre que je ne pouvais rien au sentiment d’abandon qui va l’habiter toute sa vie, cela fait partie de son histoire et rien ne pourra effacer cette blessure primitive. C’est “L’enfant adopté : Comprendre la blessure primitive” de Nancy Newtion Verrier. Mais ce que j’ai compris, c’est qu’en tant que mère j’étais là pour l’aider à vivre cette histoire, à l’accompagner dans ses questionnements et son cheminement, sans dramatiser, ni occulter, et toujours en parler naturellement sans excès, par petites touches quand le sujet vient dans la conversation.
Je n’ai jamais dit non plus que je l’avais choisi. Je trouve que cela fait peser un poids très lourds sur ses petites épaules pour ne pas me décevoir de mon choix… J’estime, mais c’est tout à fait personnel, que c’est le hasard qui nous a fait nous rencontrer, à la manière d’une maternité biologique. Et d’ailleurs, si quelqu’un a choisi l’autre, c’est plutôt lui. S’il ne m’avait pas souri lors de notre première rencontre, s’il ne m’avait pas embrassé, s’il m’avait ignoré, je ne serais pas devenue sa mère. Et les six mois de crises de rage quotidienne après l’adoption m’ont aussi fait penser qu’il testait la résistance de cette mère impromptue, histoire de voir si elle allait rester. depuis, nous vivons une relation pleine d’amour, de tendresse, d’humour, d’honnêteté, et surtout une immense complicité, malgré ses presque 6 ans.
Je n’ai jamais parler d’abandon. Bien que je n’ai pas d’éléments, je considère que sa première maman en ayant accouché à la maternité l’a confié dans un endroit sur pour lui avec des personnes qui sauraient s’occuper de lui, en espérant surement très fort qu’il ait une famille et qu’elle pense aussi sûrement très souvent à lui. Je n’élude jamais ses questions, je réponds la vérité simple et quand je ne sais pas, je le dis. Il sait que j’ai des papiers qui parle de lui bébé et qu’ils seront à lui quand il sera grand, mais que je ne peux pas lui en dire plus que ce qu’il n’y a marqué dans ses documents. je suis allée à la maternité où il est né quand nous vivions à Rabat, mais l’assistante sociale, très compréhensive, qui m’a reçue m’a indiqué que j’avais tous les documents qui existaient. la seule solution pour en savoir plus, peut-être un jour, était qu’Akram se manifeste à la maternité et à l’orphelinat, en indiquant qu’il souhaitait avoir des informations si sa mère biologique se présentait et qu’il pouvait laisser des coordonnées. J’attends qu’il soit un peu plus grand pour lui dire, et s’il le souhaite vers 11 ou 12 ans, nous ferons cette démarche, si je sens qu’il est suffisamment mûr et fort pour ne pas attendre sans espoir.Voilà, ce n’est qu’un simple témoignage individuel, mais cela te permettra peut-être d’avancer dans ta propre réflexion. Nous faisons chacun en fonction de notre propre histoire, de celle de notre enfant et de nos limites. L’essentiel étant de ne jamais mentir, d’être naturel, et de ne pas dramatiser. L’histoire de nos enfants est un peu compliqué, ils vont devoir l’accepter, mais ils ne sont pas seuls pour y arriver.
Je te souhaite bonne chance dans tes démarches et surtout du bonheur dans cette extraordinaire aventure…
PS : quand tu es à Rabat, à Lalla Meryem, j’aimerai bien avoir des nouvelles de certaines nounous qui se sont occupées d’Akram. Je me souviens de Rabya et de Mina. Si tu les vois, dis leur que nous parlons souvent d’elles et qu’Akram est un magnifique petit garçon, en partie grâce à elles !
Bonjour,
Merci beacoup pour votre histoire avec votre fils. Ca me donne du courage pour continuer et la confiance pour bien communiquer avec mon futur enfant adoptive.C’est un sujet assez delicat, intime et seulement reconnut par ceux qui connaissent le sujet donc c’est difficile de trouver des personnes pour discuter.
Je pense a ce que voua avez dit sur le faite que votre fils avait demander sur le sujet de sa mere et sa naissance, est-ce que vous pensez qu’il comprend (deja) votre explication sur sa naissance? Est-ce que vous avez resentit des mauvaises sentiments quand vous etes partie de l’orphelinat? Est-ce que vous etait comfortable avec l’accueille a l’orphelinat?
Je suis en cour de faire mon kafala et je vais eventuellement visiter l’orphelinat a Rabat. Et je serait contente de passer votre message aux nounous que vous avez mentionner.
Je te souhaite mes meilleurs voeux pour votre fils et pour votre nouvelle famille
Cordialement,
BettinaBonsoir Bettina,
je suis heureuse si mon témoignage a pu vous apporter, non pas des réponses, mais des pistes pour trouver quand le moment viendra vos propres mots, et ceux qui répondront aux attentes de votre enfant.
Vous avez raison, chaque histoire est différente, celle de l’enfant, la notre, et aussi nos sensiblités, nos ressentis et je le redis nos propres limites. mais c’est important d’échanger sur ce sujet, car souvent, cela nous éclaire sur des manières de faire ou de dire auxquels nous n’avions pas toujours pensé et qui peuvent nous inspirer.
Pour l’instant, Akram semble avoir parfaitement compris son histoire et notre histoire, et la continuité qui l’anime. C’est en partie du, je pense à son insatiable curiosité sur les choses de la vie et au fait que j’ai toujours parlé très naturellement de son adoption. J’ai adopté par choix, c’était si je puis dire une maternité évidente pour moi depuis très longtemps. C’est donc peut être plus facile pour moi, car cela ne cache pas de soufrfance antérieure ou de deuil d’un enfant biologique. Je n’ai donc pas un grand mérite
Nous en parlons donc très souvent, et surtout en ce moment, car à son âge, 5 ans et demi, ils ont vraiment un grand intérêt sur les questions de la conception, de la naissance, de l’amour entre adultes, etc… C’est donc souvent l’occasion d’évoquer sa naissance et les conditions dans lesquelles il a grandi avant de vivre avec moi, mais aussi d’aborder le thème de la différence ( je ne suis pas d’origine marocaine, même si j’y ai vécu), des différentes formes de familles (papa/maman, juste papa ou maman, et parfois deux mamans ou deux papas) et surtout de l’amour qui régit les relations familiales, car c’est cela qui fonde une famille : l’amour, le respect et l’honnêteté, pas la génétique.Concernant vos questions sur la période à l’orphelinat, je dois dire qu c’est de plus en plus difficile au fur et à mesure que l’on va visiter l’enfant. Plus l’on s’attache et plus c’est un déchirement de le laisser le soir. Beaucoup de tristesse et de pleurs pour lui, et une grande culpabilité et un sentiment d’impuissance pour moi. Et dans ces conditions, comment se sentir mère à part entière quand on laisse son enfant le soir dormir à l’orphelinat sans l’embrasser dans son lit, quand on est soumis aux règles (justifiées) de l’orphelinat mais qui font que l’on n’est pas entièrement responsable de son enfant (horaires, pas de possibilité de sorties, etc…). Mais c’est un moment à passer qu’il faut gérer et surtout en profiter pour créer des liens forts avec l’enfant. Ce sont des moments essentiels et fondateurs dans la relation qui vont orienter la suite de l’attachement.
Alors, on fait fi des personnes pas toujours sympas à l’orphelinat et qui ont parfois des remarques plutôt désobligeantes sur certains enfants, sur les cadeaux qui disparaissent par magie, etc… Mais j’ai aussi rencontrées des nounous très affectueuses avec Akram, à qui il était très attaché, et qui ont eu des gestes que je n’oublirais jamais. Mina que j’ai un après-midi surprise à faire la sieste avec Akram dans ses bras et qui avait les larmes aux yeux le matin de son départ et qui lui a susurré des mots tendres à l’oreille. Rabia qui m’a donné son n° de portable lorsque j’ai du partir quelques jours en France pour que je puisse parler à Akram. Une autre qui m’a donné une photo d’Akram bébé à la nursery (la seule photo que j’ai de lui bébé). Et j’en oublie…
Le monde n’est pas parfait et la société, qu’elle quelle soit est dure envers les orphelins et tous n’ont pas la même capacité de tendresse et d’amour. Pourtant quand je vois Akram se développer aujourd’hui, parfaitement heureux et épanoui, je suis certaine qu’il a su trouver sur son chemin des personnes qui l’ont aimé, qui lui ont manifesté de la tendresse et de l’attention, et qu’il a appris à repérer ceux qui lui font du bien et à ignorer ceux qui le méprisent (ould al haram) ou l’envient d’être parti en France (pays de cocagne).
Pour ma part, j’ai fait de même là-bas, et je suis infiniment reconnaissante à celles qui ont ont contribué à faire de mon fils ce petit garçon formidable !Je vous souhaite bonne chance dans votre aventure et de connaitre comme nous tous cette émotion magique de la rencontre et des prémisses de la relation, c’est une période intense et difficile, tellement les sentiments sont forts et contradictoires.
Je vous remercie de vos souhaits pour notre petite famille, pas si nouvelle que ça
Et vous souhaite en retour que 2012 soit pour vous la grande année qui va vous donner un enfant à chérir et à regarder devenir une belle personne.Je reste à votre disposition si vous souhaitez discuter ou avoir des infos/conseils.
Amitiés
Bonjour,
Je vous remercie pour votre gentillesse de partager votre histoire et votre sentiments.
Votre fils va sans doute etre tres fier d’avoir une maman qui est tres honnete et conciencieuse.Je serais contente de discuter avec vous. Je suppose que vous habiter en France?
Je travaille pendant la journee mais je peut vous appeler entre 20h et 22h (si ca vous convient). Si non, le matin a 8h. N;hesitez pas de me dire ce qui vous convient le mieux.merci,
BettinaBonjour Bettina,
tu peux effectivement me joindre le soir, mais plutôt après 20h30/21h, après le coucher du petit.
En revanche, je ne sais pas comment t’envoyer mon n° en messagerie privée, et cela m’embête un peu de le mettre sur le forum.J’habite à Marseille.
Amitiés
Bonjour,
Je comprend pourquoi vous ne voulez pas mettre votre numero de tel sur le forum!
Je vais demander au moderateur comment on peut envoyer des messages privé.Bettina
bonsoir,
pour envoyer un message privé:
au-dessus du tchat y’a “messagerie privée”. C’est par là qu’il faut que tu passes.
C’est ce que j’ai essayé de faire, mais quand je clique sur messagerie privée, j’ai ce message d’erreur :
Cet utilisateur n’a pas encore confirmé son adresse de courriel et son compte !
Cet utilisateur n’a pas encore été approuvé par un modérateur !J’ai essayé en passant par un autre endroit, mais il semble que Bettina ne l’ait pas reçu… A moins que tu ne l’aies pas vu, Bettina ?
Tiens moi au courant.